Ouvertures

Critique d’une critique / Edito du 22/12/2010

je me permets car j’ai mieux vu l’expo sans lunettes rouges
mercredi 22 décembre 2010 par La rédaction

Il n’est pas inintéressant de lirela critique publiée par “Le Monde� ?, journal considéré comme journal de référence.

Veuillez démarrer l’accompagnement musical :

Nous ferons l’exercice, non pas avec la passion du photographe, mais avec une analyse littérale de la prose qu’un intellectuel peut déverser : car jamais de passion chez ce genre d’intellectuel à lunettes rouges (lunettes rouges est son pseudo), sauf l’ironie amère de celui qui aurait pu s’il avait voulu, de celui qui aurait fait autrement s’il avait été là. Un dépit que nous lui pardonnerons volontiers.

En l’occurrence il s’agit de « Portraits and power » à la Strozzina, au Palais Strozzi de Florence avec Tina Barney, Christoph Brech, Fabio Cifariello Ciardi, Clegg & Guttmann, Nick Danziger, Rineke Dijkstra,Jim Dow, Bureau d’études, Francesco Jodice, Annie Leibovitz, Helmut Newton, Trevor Paglen, Martin Parr, Daniela Rossell,Wang Qingsong, Jules Spinatsch, Hiroshi Sugimoto, The Yes Men.

ceci ne serait qu’un "stéréotype" de Francesco Judice

S’il s’agissait de décoder les signes du pouvoir dans les portraits, on aurait au moins un sujet intéressant. Mais rares sont ceux qui s’y essaient et la plupart des photographes et vidéastes présents dans cette exposition à la Strozzina,(…), se contentent d’interprétations naïves et hyper-simplistes. Les graphiques paranoïaques de Bureau d’études dénonçant l’habituel complot global, les clubs privés élitistes de Jim Dow, les oligarques mexicaines de Daniela Rossell, le dévoilement des images cachées de la CIA par Trevor Paglen, les stéréotypes de Francesco Jodice sur Dubaï, ou les vilains capitalistes de la Deutsche Bank de Clegg & Guttmann réjouiront le coeur de tout bon libertaire anticapitaliste, mais n’apportent pas grand chose en termes de photographie, ni de compréhension de la réalité du pouvoir au delà des idées préconçues.


Ah bon ? Voici donc un lapin albinos qui demande au photographe de parler plus clair que les journalistes ? Mais cher ami, j’ai trouvé que ce gris était était plus blanc que le vôtre ! La photographie peut-elle expliquer ? L’a-t-elle jamais fait ? A-t-elle jamais revendiqué ce rôle ? Et pourtant les "signes de pouvoir" explosent dans ces photos. Les journalistes sont-ils aveugles ou juste des vendus ?

Certains photographes

ne font pas le poids face à leurs modèles, ils peuvent toujours tenter de traquer au fond des yeux les signes de la puissance, ils perdent à tous les coups. Il en est ainsi du Margaret Thatcher d’Helmut Newton, où c’est clairement le modèle qui s’impose au photographe, ayant défini ce que doit être son image ; de même les aristocrates italiens(…)

Mais c’est un signe des temps que cette victorieuse suffisance, cher albinos ! Pensiez-vous que les photographes allaient déclencher cette révolution que vous ne souhaitez probablement pas ? Ils témoignent, juste à leur façon, qu’on peut regretter ou apprécier. Et en fait ils sont bien en avance sur les afficionados de la presse mainstream, si vous regardez bien (enlevez donc ces lunettes rouges !) mais ils n’ont jamais précédé une révolution.

Vos ragots à propos d’Annie Leibowitz chez The Queen, je n’en dirai rien sauf qu’ils sont tout juste dignes de l’émission « Palais Royal ». Quant à elles, les photos d’Annie rendent parfaitement compte de l’ambiance oppressive de la séance. Mais bien sûr vous auriez préférer voir la reine en string ficelle ? Raté : le propos d’Anne n’était pas là et la Queen n’était pas dans l’état souhaité. Trop subtil pour vous ?

« Alors, face à cette impasse, ne restent que l’ironie ou la diversion. »

Ah oui ! Car pour vous la diversion se doit d’être évidente et univoque. Nous en reparlerons plus tard, après les affres de ce siècle débutant et trébuchant.

« Enfin, il n’y est qu’indirectement question de pouvoir, mais la courte vidéo de Christoph Brech, ‘Sea Force One’,

où deux hommes dans un canot lavent la coque de ce yacht de luxe, est un poème visuel où la coque noire, le savon blanc et les reflets dans l’eau créent une harmonie proche de l’expressionisme abstrait ou de la calligraphie chinoise. »

Ah ! Je sens que ça vous plaît ça ! C’est plus abstrait, plus révolutionnaire, et en chambre, en plus ! Révolutionnaire à la noix et aux lunettes rouges ! Alors seul l’abstrait vous plaît et vous conforte… Mais l’abstrait vous sautera aux yeux bientôt, il vous les arrachera de vos orbites. Et la calligraphie chinoise se vengera de vous !Et pourtant vous ne verrez pas moins qu’aujourd’hui.

Peu importe : vous pourrez toujours voir ce que vous voulez dans ce cube de métal brut rouillé : vous le ferez de toute façon encore à votre image. Mais pourquoi donc visiter encore des expos ? Il suffirait de vous laisser tanguer dans votre rocking chair en rêvant à ce que vous auriez photographié si vous n’aimiez pas tant cette rocking chair.

Joyeux Noël à tous.

PS : ce sont les Comedian Harmonists qui complétaient agréablement la basse-cour.


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